Avec une production de 1 million de litres par an (rhum blanc à 55°), Bologne est le plus grand producteur de Basse-Terre, et se positionne juste derrière Damoiseau au niveau régional.
Ses infrastructures sont à la hauteur de sa production avec:
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Environ 2 millions de litres à 50° tonnes de cannes traitées par an dont 70% proviennent des plantations de Basse-Terre et Capesterre et 30% sont achetées à des producteurs de Grande Terre
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4 moulins (presse de la canne pour en extraire le jus), contre une moyenne dans les autres habitations de l’île de 3 moulins, pour un meilleur rendement fonctionnant grâce à une machine à vapeur (une des dernières en fonctionnement), elle-même alimentée par le four à bagasse.
- 10 cuves de fermentation de 400hL chacune dans lesquelles un acide est ajouté en sortie du moulin au mélange jus / levure pour éviter le développement de bactérie pendant la fermentation qui dure de 24 à 48 heures.
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3 colonnes à distiller: une en cuivre et 2 en Inox:
- Un moteur biogaz, produisant de l’électricité, fonctionnant à partir du gaz produit dans le méthaniseur
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un méthaniseur pour traiter la vinasse (résidu du vin de canne après distillation) avant d’épandre les boues produites dans les champs de cannes, qui jouent un rôle de fertilisant.
Une fois ce rhum distillé et coulé à 70%. Ce rhum repose ensuite 3 mois dans des cuves en inox (importante pause pour qu’il “s’éduque”, que les arômes s’équilibrent). Avant sa mise en bouteille, le degré est ajusté par ajout d’eau osmosée (eau pure et neutre qui ne change pas le goût du produit) obtenue à partir de l’eau de la rivière des Pères.
Une petite partie de la production de ce rhum blanc part dans des fûts de Cognac (chêne français du Limousin) pour commencer un long processus de vieillissement.
La gamme Bologne:
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Un Silver à 40%, destiné à la cocktailerie dont les non-alcools ont été réduits lors de la distillation à 225g/hL d’alcool pur contre une moyenne à 300g/hL pour les rhums classiques, ce qui le rend plus léger, plus facile à boire mais aussi moins aromatique et donc parfait pour les cocktails. Il garde malgré tout le côté agricole de canne fraîche. Médaille d’or au concours Agricole 2015 dans la catégorie des rhums à 40° et médaille d’argent au concours Mondial de Bruxelles 2015.
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2 rhums blancs classiques: un à 50% et un à 55%, la différence se crée lors de la mise à degré, une quantité plus importante d’eau est ajoutée au rhum pur pour obtenir à rhum à 50%. Lors de la dégustation, le 55% remporta ma préférence, il a ce « coup de bélier » des rhums agricoles qui laisse ensuite sa place à des arômes plus florales.
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Le nouveau de la gamme: le “Black cane” tout juste sorti provenant de champs de canne à sucre noire situés à Basse-Terre. Médaille d’or de l’innovation au Rhum Fest 2015.
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La gamme de rhum vieux actuelle comprend un rhum vieux de plus 3 ans et une cuvée spéciale.Elle sera complétée très prochainement par un VO, un VSOP et un XO.
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Un rhum Gold qui est un rhum paille ayant séjourné quelques temps en fûts de chêne. À la dégustation, ce Gold a des notes de réglisse et d’épices pimentées. Médaille de bronze au concours Agricole 2015 dans la catégorie des rhums ambrés et médaille d’argent au concours Mondial de Bruxelles 2015.
Après cette visite guidée de la distillerie par Adrien en charge de la production et fils de François Monroux directeur de la distillerie, j’ai eu la chance de discuter avec le maître de chai qui m’ a expliqué que lors du processus de vieillissement qui se fait grâce aux échanges entre le rhum, les tanins du chêne et l’air, la grosseur du grain du chêne (de la même manière que sa chauffe) joue un rôle important dans le vieillissement du rhum : les gros grains apporteront plus de suavité grâce à un échange avec l’air plus important alors que des grains plus fins, donneront au rhum plus de notes boisées et épicés (vanille).
MERCI Bologne pour cette visite, et cette dégustation au cœur de la basse-terre.
En route vers la grande terre, pour une visite à Hervé Damoiseau et sa distillerie
Kiss Kiss boum boum
LOLO