Je vous ai déjà raconté que j’ai remué ciel et terre depuis Paris pour obtenir des contacts et des rendez-vous dans les distilleries, et je pense que celui qui a entendu le plus parler de moi c’est bien Clément (ndrl : le rhum Clément qui détient aussi JM). Quelques semaines avant mon arrivée, je reçois donc un email de Mathieu – responsable marketing et justement en voyage à la Martinique pour faire découvrir ses 2 marques à son principal client espagnol – me proposant de me joindre à leur groupe pour les visites de JM et Clément !
La visite a commencé par la coupe de la canne – je me suis moi même essayée à l’exercice et je peux vous dire que couper plusieurs tonnes de canne à la main nécessite de la force et un savoir faire certain… je rencontre alors les espagnols, Matthieu de Lassus et Emmanuel Becheau – directeur du rhum JM.
- Une canne à sucre ultra fraîche immédiatement broyée par 3 moulins, une fois arrivée à la distillerie
- Un vin de canne qui titre autour de 4.5% après 24h de fermentation
- Deux colonnes en cuivre dont une neuve plus grande que l’ancienne
- Un rhum qui coule à 72%
- L’utilisation d’une eau de source coulant de la montagne pelée – et non d’une eau pure et déminéralisée comme l’on retrouve généralement dans les distilleries.
- Un atelier de brûlage des fûts. J.M est a seule distillerie de Martinique a avoir maintenu cette technique ancestrale. Les fûts de bourbons fraichement reçus sont brûlés à l’intérieur à l’aide de rhum à 72%.
- 2 chais de vieillissement abritant 4000 futs
Une production annuelle qui devrait atteindre 1 million de litres de rhum cette année.
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Un blanc, non vieilli mais ayant reposé au moins 3 mois dans des cuves en inox avant la mise en bouteille
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Un rhum élevée sous bois, âgé de 1 an vieilli en petit fût de chêne neuf (du limousin)
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Un vieux rhum VSOP à 43%, vieilli pendant 4 ans minimum en alternant fût de chêne neuf français et fût de bourbon.
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Un très vieux rhum XO à 45%, de 6 ans minimum.
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Puis les hors d’âge millésimés et brût de fût qui ont fait la notoriété des Rhum J.M : (ndrl : pas d’assemblage, ni de réduction de degré à la sortie du fut)). :
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Un très vieux de 10 ans d’âge (millésime 2003 produit commercialisé actuellement)
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Un très vieux rhum de 15 ans d’âge : le fameux millésime de 1996 (15 ans) qui est un brut de fut. Au bout de 15 ans, près de 75% du volume initial des fûts se sont évaporé. le rhum a de lui même perdu en degré (environ 1 degré d’alcool par an)– c’est ce qu’on appelle la part des anges :
Du fait de la chaleur présente dans les chais des Antilles, la part des anges est plus élevée dans les Antilles (environ 8%) qu’en France (environ 2%). Ce qui explique notamment que les rhums vieillissent bien plus vite que les Cognacs (2 à 3 fois plus vite). Un rhum de 10 ans équivaudrait en terme de vieillissement à un cognac de 25/ 30 ans… Les fûts ne supportent pas le vide, il faut donc en permanence combler le vide (rhum évaporé) par des rhums de même provenance (même âge, même vieillissement…), ce qui diffère du vieillissement par la méthode Solera utilisée en Amérique centrale et du sud, où l’âge du rhum indiqué sur l’étiquette correspond au rhum le plus vieux : les tonneaux sont constamment comblés avec des rhums plus jeunes ou rhums blancs… ce qui rend incomparable les rhums agricoles aux rhums d’Amérique centrale…